Une épreuve, pour quoi faire ?
Lorsque vous imprimez une affiche, une brochure ou un livre, vous souhaitez naturellement que le résultat final soit conforme à vos attentes. C’est là que les épreuves entrent en jeu. Mais concrètement, à quoi sert une épreuve ? Quand faut-il en demander une ? Et surtout, que pouvez-vous en attendre (ou pas) ?
Quand vous demandez une épreuve à votre imprimeur, vous vous attendez à ce que le résultat final lui soit fidèle. Et pourtant, ce n’est pas toujours le cas. Pourquoi ? Et comment éviter les malentendus ?
Épreuve de relecture vs épreuve calibrée
Quand on parle d’épreuve, il convient tout d’abord de distinguer l’épreuve de relecture de l’épreuve calibrée.
L’épreuve de relecture – aujourd’hui, c’est en général un fichier PDF échangé par voie électronique – sert, comme son nom l’indique, à relire. Que ce soit un magazine, un dépliant, une brochure ou n’importe quel autre support, il s’agit de vérifier que toutes les photos sont bien présentes et en bonne définition, que les encadrés sont à leur place, que le texte ne saute pas, que les polices sont intégrées, etc. On se concentre donc uniquement sur le contenu et la mise en page (on parle aussi « d’épreuve numérique » ou « d’impression »).
À ce stade, on ne se penche donc pas sur la nuance des couleurs. En effet, sur écran, le rendu est rarement conforme au résultat qui sera obtenu sur papier. La visualisation des couleurs à l’écran dépend fortement de la qualité ainsi que du calibrage de celui-ci. Concrètement, si vous regardez la même épreuve sur cinq écrans différents, il y a fort à parier que vous y verrez cinq fois des couleurs légèrement différentes… C’est la même chose pour l’épreuve « papier » tirée sur votre imprimante de bureau.
Attention aux nuances
Une fois cette épreuve de relecture commentée, éventuellement adaptée et validée, le donneur d’ordre approuve un bon à tirer (BAT) électronique. Sur cette base, il est possible de produire une épreuve imprimée calibrée. Cette épreuve sert, cette fois, à contrôler plus précisément les couleurs.
Toutefois, l’épreuve calibrée se fait de moins en moins, parce que cette étape allonge la durée de production et qu’elle a un coût. C’est là que le bât blesse… Si vous validez l’épreuve numérique sans vous rendre compte que le résultat final ne sera pas tout-à-fait celui que vous voyez sur écran, vous risquez d’être déçu. Et cela peut engendrer des conflits !
Mieux vaut donc demander une épreuve calibrée ? Oui, mais même si l’épreuve calibrée donne une simulation aussi proche possible de la réalité, le résultat n’est jamais fiable à 100 %. Pourquoi ? D’une part, parce que la technique d’impression des épreuves n’est pas toujours la même que celle du « vrai » tirage (avec d’autres encres ; parfois un autre papier) ; d’autre part, parce que les réglages du « vrai » tirage se font par cahier et non par page. Gardez donc bien cela en tête pour éviter d’être déçu.
Trucs et astuces
Aujourd’hui, les processus de validation, de relecture et d’impression vont de plus en plus vite. Les gestionnaires de projets ne sont pas toujours conscients des nuances liées aux différents types d’épreuves et des spécificités du métier d’imprimeur. Dans ce cadre, le rôle de l’équipe commerciale est très important. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à demander conseil.
Dans le cadre de l’impression d’un livre d’art, voire d’une page de publicité où il est important que les couleurs de la marque ou du logo soient strictement respectées, il est vraiment recommandé de demander une épreuve calibrée.
Plusieurs astuces existent pour en réduire les coûts. Si vous souhaitez faire imprimer un gros catalogue, vous pouvez par exemple demander une épreuve de trois ou quatre pages pour contrôler les couleurs et les valider. Pour d’autres ouvrages, une épreuve calibrée de la couverture peut suffire – tout dépend de votre degré d’exigence.
En résumé :
• Distinguez bien l’épreuve numérique, qui sert à la relecture, de l’épreuve calibrée dont l’objectif est de contrôler les couleurs. L’objectif est totalement différent.
• Soyez conscients qu’une épreuve numérique n’est pas représentative du résultat obtenu sur papier.
• Demandez-vous, en fonction de la nature du support à imprimer, si une épreuve calibrée est nécessaire. Si votre support est en noir et blanc, cela ne vaut sans doute pas la peine.
• Pour réduire les coûts, sélectionnez les pages pour lesquelles une impression calibrée apporte une plus-value.
• Dans le doute, demandez toujours une épreuve calibrée – et surtout un conseil !