Au 1er janvier, nous entrerons dans l’année 2024, selon le calendrier grégorien. Mais ce sera aussi le 19 Joumada ath-thania 1445 du calendrier islamiquele 20 Tevet 5784 du calendrier hébraïque et le 20 du 11e mois 4721 (année du Lièvre) dans le calendrier chinois traditionnelSaviez-vous qu’il existe une quarantaine de calendriers en usage dans le monde ? 

Qu’il soit mural ou de table, illustré ou non, grand ou petit format, le calendrier reste, avec l’agenda, un classique des articles de papeterie (et des achats de fin d’année). Qui n’en a pas un, accroché au mur de la cuisine ou posé sur le bureau ? 

À quand remonte le calendrier ? 

Organiser le temps à venir et l’inscrire dans un schéma récurrent semble l’une des plus anciennes préoccupations humaines – antérieure à l’apparition de l’écriture et peut-être même à celle de l’agriculture. Sans doute les sociétés de chasseurs-cueilleurs nomades en éprouvaient-elles déjà le besoin, pour savoir où et quand trouver tels fruits, telles racines ou tel gibier… Il est même probable que certains monuments néolithiques remplissaient déjà une fonction calendaire, il y a plus de 10.000 ans. 

S’il est donc impossible de tracer précisément les origines du calendrier dans le temps (quel paradoxe !), on peut en situer les premiers exemples formels à l’âge du bronze, au Moyen-Orient, vers -2500 à Sumer, puis en Égypte et en Inde. 

Calendrier hiéroglyphique au temple de Kôm Ombo (Photo Ad Meskens/Wikimedia Commons).

Pour établir ces calendriers, les hommes se sont repérés à divers phénomènes observables : saisons, phases de la Lune, mouvement des étoiles ou des planètes. Ainsi le temps a-t-il été découpé de différentes manières en cycles plus ou moins longs, eux-mêmes subdivisés en périodes plus courtes : siècles, années, mois, semaines… 

Le Soleil et la Lune 

On peut regrouper ces schémas en trois familles principales : les calendriers lunaires, solaires ou luni-solaires. Le calendrier islamique actuel est un exemple de calendrier lunaire : il compte 12 mois de 29 ou 30 jours, définis par les phases de la Lune ; l’année lunaire (354 ou 355 jours) est donc plus courte que l’année solaire d’environ 11 jours, ce qui explique que le mois de ramadan puisse tomber en différentes saisons. 

Les calendriers solaires, tel le calendrier grégorien, correspondent à un cycle complet des saisons – ou à une révolution de la Terre autour du Soleil. Comme l’année solaire ne correspond pas à un nombre entier (elle dure 365,2422 jours), il faut périodiquement apporter une correction – qui fut appliquée en 1582 par le pape Grégoire XIII au calendrier « julien », devenu « grégorien ». Certaines églises orthodoxes n’ont toutefois pas suivi cette réforme et conservent le calendrier julien, qui « retarde » actuellement de 13 jours.

Portrait du pape Grégoire XIII, père du calendrier grégorien, par Lavinia Fontana (domaine public). 

Enfin, les calendriers luni-solaires combinent cycle solaire et phases de la Lune, en ajoutant périodiquement un « mois intercalaire » pour les synchroniser. C’est le cas du calendrier chinois, auquel un 13e mois est ajouté, tous les trois ans en moyenne. 

Les anciens calendriers mésoaméricains, quant à eux, se fondaient sur un calendrier solaire combiné à différents cycles sacrés, plus longs – ainsi le calendrier maya, dont les deux principaux cycles se synchronisaient toutes les 52 années solaires. 

La « pierre de soleil » : une exemple de calendrier aztèque (Photo Sasha Isachenko/Wikipedia).

L’Asie, terre de calendriers

Il en va des calendriers comme des langues : certains ont été délaissés, au fil du déclin des sociétés qui les avaient inventés, ou par acculturation, mais d’autres restent bien vivants. Et même si le calendrier grégorien semble aujourd’hui s’imposer comme une référence internationale, ce n’est pas la référence unique – loin de là ! 

On estime qu’il existe aujourd’hui une quarantaine de calendriers en usage dans le monde. L’Asie est, de loin, le continent qui présente le patrimoine calendaire le plus riche. Outre un certain nombre de calendriers traditionnels (chinois, vietnamien, coréen), on y utilise aussi le calendrier bouddhiste luni-solaire et ses variantes locales (calendriers tibétain, népalais, thaïlandais, etc.), ainsi que différentes versions du calendrier hindou, luni-solaire également. L’Inde, en particulier, se distingue : on y compte une dizaine de calendriers, auxquels s’est ajouté un calendrier national indien, afin d’harmoniser l’organisation du temps dans le pays. L’Iran utilise quant à lui le calendrier solaire persan, également employé en Afghanistan.Enfin, des calendriers nationaux sont en vigueur au Japon (où l’on compte les années à partirde chaque nouveau règne impérial) et en Corée du Nord (calendrier Juche, qui débute à la naissance du « Grand Leader » Kim Il-Sung). 

Une page de calendrier hindou, datant des années 1870 (domaine public).

Différents calendriers sont également employés en Afrique, dont le calendrier copte et sa variante éthiopienne. Au Cameroun, dans le pays bamiléké, un calendrier traditionnel dont les semaines comptent 8 jours est resté en usage, tandis qu’au Nigeria, les Igbos recourent à un calendrier de 13 mois (avec des « semaines » de 4 jours). 

Dans la plupart des cas, ces calendriers sont utilisés parallèlement au calendrier grégorien, auquel on se réfère en matière administrative. Mais, selon les régions, d’autres calendriers peuvent prévaloir en matière religieuse, culturelle, voire commerciale. Autant le savoir si vous voyagez, ou si vous faites des affaires internationales.

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(photo Serge Kutuzov/Unsplash)