Vous préparez un projet imprimé ? Prenez un moment pour réfléchir aux données techniques : quelques astuces peuvent vous permettre de réaliser facilement des économies. Ne pas le faire risque, au contraire, de vous coûter cher…
Produire un imprimé a forcément un coût : celui de la main d’œuvre, du papier et du temps d’occupation des machines, pour ne citer que l’essentiel. En fonction des choix que vous allez faire, certains de ces coûts peuvent être (sérieusement) optimisés ou… alourdis. Vous préférez sans doute la première solution ? Dans ce cas, il n’est pas inutile de réfléchir aux contraintes d’impression et de finition. Accrochez-vous, c’est un peu technique et il y a un peu de calcul, mais ça peut rapporter gros.
Optimisez votre format
Sauf s’il s’agit d’un très petit ou d’un très gros tirage, il y a de fortes chances que votre projet soit imprimé en offset « plano », c’est-à-dire sur une presse imprimant feuille à feuille, et probablement dans le format dominant : B1, soit une feuille de papier de 72×102 cm. Un format normalisé, un peu plus grand que le format DIN A1.
Vous connaissez la feuille A4 ? Elle mesure exactement 21×29,7 cm, ce qui est un format DIN. Dans ce système, le plus petit numéro correspond au plus grand format et la surface double à chaque échelon : une feuille A3 contient deux feuilles A4, une feuille A2 contient deux feuilles A3, etc.
Sur une feuille de format B1 (72×102), on peut donc placer 8 pages A4 : 2 en hauteur (2×29,7=59,4 cm) et 4 en largeur (4×21=84 cm), en tenant compte des marges. Il est encore plus efficace d’utiliser du papier 63×88 ou 65×92 cm, qui sont d’autres formats standard. Et comme on imprime des deux côtés, cette même feuille permet d’imprimer 16 pages A4 recto/verso – par exemple, celles d’un magazine. Si vous imprimez une brochure A5, vous pourrez placer 32 pages par feuille.
Vous suivez toujours ? C’est ici que ça devient intéressant : les formats DIN permettent d’optimiser la consommation de papier, parce qu’ils correspondent au format des presses. Un autre format très rentableest le 17×24 cm (un peu supérieur à l’A5), qui économise un maximum de papier sur une feuille B1. En revanche, si vous optez pour un format hors normes, vous risquez d’augmenter la « gâche » : la quantité de papier non imprimé, qu’il faudra rogner et jeter, mais que vous aurez cependant payé.
Un exemple ? Dans un format carré 24×24 cm, on ne pourra jamais placer plus de 8 pages par face (2×4, soit 48×96 cm). Mais sur certaines références, uniquement disponibles au format 72×102, cela peut vous amener à gaspiller plus d’un tiers du papier !
Combien de cahiers ?
Outre le format, un autre élément peut fortement influencer votre facture : la pagination. Comme on vient de le voir, pour un magazine A4, le plus efficace est de placer 8 pages par face (16 pages recto/verso). La feuille sera ensuite coupée et pliée pour former un cahier de 16 pages. L’idéal est donc de prévoir un nombre de pages correspondant à un multiple de 16 : 32, 48, 64 pages… (auxquelles il faut encore ajouter les 4 pages de couverture, si elles sont imprimées sur un autre papier).
Ceci nous amène à parler du nombre de plaques (on vous a prévenus, c’est compliqué mais ça vaut la peine). L’offset repose sur l’utilisation de plaques d’impression (généralement en aluminium) qui correspondent au format de la feuille. Il faut une plaque pour chacune des quatre couleurs (cyan, magenta, jaune et noir) et pour chaque face de la feuille. Pour un cahier de 16 pages, ce sont donc 4×2 = 8 plaques, qui doivent chacune être « gravée » (au laser) puis « calée » sur la presse. C’est le coût de démarrage, qui est relativement élevé.
Malheureusement, quand on conçoit un magazine ou une brochure, il n’est pas toujours possible de respecter un multiple de 16. Dans ce cas, il faut s’efforcer d’utiliser un multiple de 8. Si vous imprimez un magazine de 40 pages à 6.000 exemplaires, on imprimera trois cahiers (en trois passages : 16+16+8). Au dernier passage, on placera deux « petits » cahiers de 8 pages sur la feuille, et on n’imprimera que 3.000 feuilles… mais il faudra tout de même 24 plaques (8 par cahier) !
Il y a pire combinaison : par exemple, 44 pages (16+16+8+4). Dans ce cas, il n’y a que deux solutions : imprimer en trois passages et gaspiller environ 8% du papier ; ou imprimer en quatre passages, ce qui nécessitera 32 plaques au lieu de 24…
Outre le surcoût d’impression, cette formule influence la finition. À 32 pages (2×16), on travaille dans un seul format de cahier en aval de la presse (sur la plieuse, la rogneuse, l’encarteuse-piqueuse…) ; à 40 pages, il faut combiner deux types de cahiers ; à 44 pages, il faut en combiner trois, ce qui multiplie d’autant les manipulations, les réglages… et les coûts. Dans de nombreux cas, il vous coûtera moins cher d’imprimer 48 pages plutôt que 44 !
Un conseil : avant d’entamer votre projet, consultez votre imprimeur pour trouver la formule la plus économique.