Produire un imprimé – que ce soit un simple dépliant ou un livre cartonné – c’est d’abord le réfléchir : format, papier, finition… « Tout part de la conception », estime Marc Steenberghen, Production Director chez DB Group. « Bien penser le travail, c’est ce qui permet de faire au client la meilleure offre, de lui proposer le meilleur prix ou d’imaginer une alternative qui sort du lot. »
Gérer la production d’une entreprise comme DB Group c’est, en bref, « s’occuper de tout ce qui entre et de tout ce qui sort », résume Marc Steenberghen : analyser les prix des fournisseurs, calculer les devis, gérer les plannings de production, la réception et la livraison des commandes, assurer le contrôle de qualité… – et régler tous les petits ou gros problèmes qui peuvent se présenter au quotidien.
« Il faut essayer de garder la tête froide en permanence, ne pas trop stresser, et surtout trouver la bonne solution. » C’est qu’en imprimerie, comme dans d’autres productions industrielles, tout ne se passe pas toujours comme prévu. « Cela va du fichier défectueux jusqu’au camion en retard. La difficulté de notre secteur, c’est qu’on travaille généralement ‘juste à temps’ et que beaucoup de nos produits sont très sensibles aux délais. C’est le sens du mot ‘deadline’ : si vous commandez des dépliants pour un salon, vous les voulez la veille de l’ouverture ; si vous les recevez le lendemain de la clôture, ils n’ont plus aucune utilité et vous pouvez les jeter. En cas de contretemps en cours de production, il faut donc trouver le moyen d’absorber le retard. »
Petites causes et grands effets
Le cœur du métier, explique-t-il, c’est la conception : « Savoir comment on va faire, c’est le plus important. Les données techniques – format final, choix du papier, choix du grammage, type de pliage, type de reliure… – déterminent non seulement l’aspect du produit, mais aussi son coût et son délai de production. C’est le nombre de plaques nécessaires, le temps de calage des machines, le temps de séchage, la quantité de papier gâchée… Une modification qui semble anodine peut avoir un impact significatif. » Un exemple ? « Le choix d’un format hors normes, tel qu’un format carré, peut entraîner le gaspillage de beaucoup de papier. Mais il suffit parfois d’une adaptation de quelques millimètres pour réduire très nettement ce gaspillage, donc le coût, tout en conservant l’originalité du format. »
C’est pourquoi Marc en est persuadé : le rôle du deviseur sera toujours plus important. « Bien sûr, tout le monde peut apprendre à se servir d’un programme de calcul. Mais le résultat du calcul dépend des données encodées. C’est pourquoi je le répète : tout part de la conception. Pour faire la meilleure offre au client, pour lui proposer la meilleure solution – et que cette solution soit rentable pour l’imprimeur –, il faut comprendre les procédés qu’on va mettre en œuvre. Il faut comprendre l’imposition (le placement des pages sur la feuille d’impression, ndlr). Il faut comprendre l’imprimerie, la finition, connaître les caractéristiques de ses machines… »
« Relever des défis, c’est le plus amusant ! »
Cette intime connaissance, Marc Steenberghen l’a construite au fil d’une carrière de près de 40 ans, commencée dans l’atelier. « Mon père était imprimeur et j’ai suivi la même voie : je me suis formé à l’impression offset et typographique aux Arts & Métiers, ensuite j’ai commencé comme magasinier dans une imprimerie, puis conducteur offset. » Imprimeur, il ne l’est cependant pas resté longtemps : « J’avais aussi étudié la gestion, c’est-à-dire la préparation de l’imposition, le calcul des devis, qui est très vite devenu mon métier. » C’est d’ailleurs à ce titre qu’il a rejoint DB Group en 2019, en même temps que Patrick Fasbender – pour l’anecdote, ils étaient déjà collègues auparavant ; le monde étant petit, et plus encore le monde de l’imprimerie, ils ont abouti ensemble chez leur nouvel employeur.
Ce qu’il préfère ? « C’est toujours agréable de travailler sur un bel ouvrage, par exemple un livre cartonné, qui demande encore un peu de technique. Ou alors un travail très complexe, qui associe plusieurs types de papier, ou qui inclut des pages couleurs à différents endroits. Ce sont parfois de vrais casse-tête. Des défis à relever, c’est ce qu’il y a de plus amusant ! »